« Rendez-nous Shakespeare, promis après on ne réclamera plus rien »
Note d’intention
En 1989 Mouammar Khadafi déclare, lors d’une réunion avec des chefs d’états, la crypto arabité de William Skakespeare – son vrai nom serait Shaykh Zubayr. Cette déclaration est le point de départ de mon projet.
Suivants les théories de différents écrivains et historiens, à la fois occidentaux et orientaux, la création propose des relectures politiques, poétiques et humaines de la théorie d’une crypto arabité d’un des piliers de l’Histoire du théâtre européen.
Si Shakespeare avait été arabe quelle lecture aurions-nous aujourd’hui du colonialisme, de l’orientalisme, des rapports entre Orient et Occident et plus concrètement de la figure d’Othello par exemple ?
Projecteur et ordinateur à l’appui, la scène sera à la fois l’espace de documentation et de l’imaginaire. Il s’agira de faire interagir les supports documentaires avec le jeu d’acteur, un matériau factuel projeté avec la fiction scénique.
À partir des documents qui attestent de l’arabité de Shakespeare, je tenterai de tisser des récits fictionnels, inspirés des formes d’Asciano Celestini du Teatro di Narrazione. J’imaginerai la figure du poète par une uchronie, à savoir une invention libre du futur à partir d’éléments du réel et du passé.
Mettant en jeu ma propre crypto arabité – avec des origines quelque part entre Tunisie, Italie et Levant – je cherche à réfléchir l’histoire de Shakespeare à travers la mienne. Les possibles fictionnalisations de la vie du poète m’amènent à une autofiction, située quelque part entre le politique et l’intime.
Amener une réflexion sur l’orientalisme, théorie largement imaginaire, je souhaite par là élucider le pouvoir des fictions sur le réel, des narrations sur nos vies.
FAB